
Définitions de la forêt
De nombreux terminologies sont plus déroutantes qu'explicatives pour les personnes qui ne travaillent pas dans le secteur forestier. Nous avons listé et expliqué ici les termes importants.
La forêt
La forêt est en fait une « planification de zone ». Tout ce qui est délimité comme forêt dans l'aménagement du territoire ne peut être planté et utilisé que comme forêt. Il n'existe toutefois pas de normes légales contraignantes quant à la quantité de bois en mètres cubes ou au nombre d'arbres avec une certaine circonférence devant se trouver dans ces périmètres pour être qualifiés de forêt. Il peut très bien n'y avoir que cinq arbres sur 700 m2 - cela reste une forêt. C'est ainsi que naissent souvent des malentendus entre le secteur forestier et la population.
Le coupe de « femel »
La coupe progressive, qui prédomine en Suisse, entraîne sur de petites surfaces des phénomènes semblables à ceux d'une coupe à blanc. Lors de la coupe progressive, ce ne sont pas des arbres isolés qui sont abattus, mais tous les arbres d'un peuplement d'une taille limitée. Les fronts de coupe et les fronts abrupts ainsi que les clairières temporaires sont des caractéristiques de cette forme d'exploitation.
Le défrichement
Le défrichement est un changement d’affectation durable ou temporaire d’une surface de forêt à des fins non forestières. La surface défrichée n’est plus considérée comme forêt au sens de la loi sur les forêts. Contrairement au cas de la coupe rase, la croissance d’arbres en forêt est empêchée durablement (définitivement) ou durant un certain temps (temporairement). Les défrichements sont interdits, mais une autorisation peut être accordée à titre exceptionnel pour des raisons importantes (art. 5 de la loi sur les forêts, LFo). Exemples de défrichements: construction d’une autoroute à travers la forêt (défrichement définitif), construction d’une conduite de gaz souterraine (défrichement temporaire). Exemples qui ne sont pas des défrichements: construction d’une route forestière, coupes de bois, coupes de régénération (chênes).
Une coupe rase
On entend par coupe rase l’élimination totale d’arbres forestiers et la création de conditions analogues à celles de plein champ. Même dépourvue d’arbres, la surface touchée reste cependant toujours une forêt au sens de la loi sur les forêts. Dans la législation forestière actuelle, il n’y a pas de définition de la coupe rase en fonction de la surface. En Suisse, les coupes rases sont interdites, mais les cantons peuvent les autoriser à titre exceptionnel pour permettre l’exécution de mesures particulières (art. 22 de la loi sur les forêts, LFo). Contrairement au cas du défrichement, des arbres croissent à nouveau après une coupe rase. Quelle BAFU
Le layon de débardage
Le terme « layon de débardage » désigne un chemin forestier non stabilisé qui sert au transport d'arbres abattus (débardage) par des machines ou des chevaux de débardage depuis le lieu de coupe jusqu'au lieu de préparation et de chargement sur une route forestière stabilisée. Un terme apparenté à ce sujet est le "chemin de bois", dont est dérivée la métaphore « être sur le chemin de bois ».
La forêt de « plenter »
Une forêt « plenter » est une futaie exploitée. Il s'agit d'une forêt permanente qui se rajeunit en permanence et dans laquelle les arbres de toutes les dimensions sont mélangés sur de très petites surfaces ou par troncs individuels. Dans l'exploitation en futaie jardinée, des arbres isolés sont abattus et une futaie permanente est ainsi créée. Malgré son caractère présumé de forêt vierge, la forêt jardinée est une forêt exploitée. En Suisse, les essences plantées sont principalement l'épicéa, le sapin blanc et un peu de hêtre. On les voit surtout dans le Jura neuchâtelois et dans l'Emmental.
La forêt permanente
La forêt permanente désigne une forme de haute forêt pour la production de bois forestier qui s'oriente strictement vers ce que l'on appelle la « continuité de l'être forestier en tant qu'organisme vivant ». Le terme de forêt permanente a été inventé par Alfred Möller, qui en a fait le titre de son ouvrage éponyme en 1922. Le terme est parfois utilisé comme synonyme de forêt jardinée, même si ce dernier terme désigne plutôt la forme d'exploitation et la forêt permanente plutôt son résultat. Selon Möller, l'objectif de la sylviculture doit être de maintenir "durablement" la forêt en tant que système de production. Le bois de coupe lui-même n'est considéré que comme le "fruit" de la forêt et "récolté" sans interrompre son système de production biologique. En conséquence, Möller a défini cinq sous-objectifs techniques qui doivent être strictement respectés lors de la gestion :
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L'état d'équilibre, c'est-à-dire une exploitation systématiquement sans coupe à blanc grâce à l'exploitation individuelle des arbres et une absence quasi-totale de dommages le système biologiques/écologiques.
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La santé et l'activité du sol, c'est-à-dire la protection et l'entretien de la vie du sol.
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Plantation mixte
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L'âge constamment différent
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Un stock de bois vivant suffisant partout pour produire de la valeur bois.
Voies de débardage (représentées en vert) à l'exemple de la forêt de Längholz (plan de l'entreprise forestière canzonale). Une allée de 4 m tous les 20 à 25 m entraîne une perte d’arbres et de plantes d’environ 25 % !

Les arbres-habitat
Les arbres-habitat sont des arbres vivants ou morts sur pied qui offrent des micro-habitats à des espèces spécialisées, comme des cavités pour les coléoptères, des fissures dans le bois pour les chauves-souris ou de petites cavités pour les oiseaux. Les arbres-habitat sont également connus sous le nom d'arbres-biotopes. La plupart du temps, les coupes forestières laissent quelques arbres-habitat sur pied. Ainsi, une coupe « femel » n'est pas une coupe à blanc.